Le SDIS40, avec:
présente PRO.D.A.L.I.S (Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo).
Avec PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo), le SDIS des Landes affiche son exemplarité, sa modernité et ses capacités d’innovation.
LES SAPEURS-POMPIERS LANDAIS ET LE FEU DE FORÊT
PRODALIS est le témoignage technologique du lien historique qui s’est noué à travers le temps entre le corps départemental des sapeurs-pompiers landais et le feu de forêt.
Le pire ennemi du massif des Landes de Gascogne, près de 620.000 hectares de forêt sur notre département, a toujours été le feu.
C’est à la suite des grands incendies qui ont éclatés entre 1945 et 1947,et de la prise de conscience qui s’en suivit, que le corps départemental des sapeurs-pompiers des Landes est né (25 mars 1947).
Le 20 Août 1949, survient l’incendie dramatique de Cestas (33) qui fait 82 victimes civiles et militaires et détruit près de 40.000 hectares en une après-midi. Une journée de deuil national est décrétée. Cette catastrophe marque les esprits à jamais et permet de mieux comprendre, l’implication à la fois des propriétaires forestiers, des politiques et des sapeurs pompiers dans notre département.
Suite à ce terrible sinistre, les hommes politiques et l’Etat ont su confier aux acteurs locaux la protection et l’aménagement du territoire. Les A.S.A de DFCI, les collectivités locales, les sapeurs-pompiers forestiers professionnels qui servent à l’époque dans les centres dits forestiers, commencent un travail d’aménagement de grande ampleur.
En 1994, la création du Corps Départemental intègre le Corps Forestier (sapeurs-pompiers professionnels) et les corps communaux (centres de secours volontaires).
La départementalisation consolide alors une vision plus large de la problématique feu de forêt. La stratégie de prévention en amont, celle de lutte en aval, est globale. Les réflexions se posent alors à l’échelle départementale voire interdépartementale.
Aujourd’hui, le travail réalisé depuis près de 50 ans, optimise l’efficacité des sapeurs-pompiers landais en terme de lutte contre les incendies de forêt.
La stratégie de lutte contre les feux de forêt repose sur un objectif, trois principes et une tactique :
L’objectif est l’attaque des feux naissants.
Les principes sont les suivants :
Au nom du principe de détection précoce, le guet est le maillon initial de la chaîne opérationnelle de lutte contre les feux de forêt.
La surveillance du massif forestier a toujours été la source d’une réflexion profonde et de la remise en question permanente de son organisation. Elle s’est organisée très rapidement, et s’est adaptée au fil du temps.
A l’image des bergers juchés sur leurs échasses, les landais ont toujours eu besoin de prendre de la hauteur pour surveiller leur environnement.
Années 1950 – La surveillance du massif forestier s’effectue en haut des clochers des églises et déjà les premières tours de guet apparaissent.
Elles sont en bois.
Années 1970 – Les tours en bois sont remplacées par des tours en cornières métalliques. La surveillance, au sommet des tours, est assurée par des sapeurs-pompiers professionnels forestiers.
De 1998 à 2005 – Les 19 tours de guet réparties sur le département sont remplacées. Elles sont construites en acier galvanisé.
Le principe de base du guet humain : A 40 mètres de hauteur, les guetteurs sont munis d’une paire de jumelles, d’un poste de transmissions et d’une carte à grande échelle de la région.
Grâce à une table de visée (située dans la cabine au sommet de la tour de guet), qui est elle-même munie d’un viseur pivotant sur lui-même au centre d’un disque gradué, le guetteur indique par radio la position du feu naissant. Par triangulation avec les directions fournies par deux autres pylônes, la zone du sinistre est rapidement située sur une carte.
2002 – Le SDIS des Landes crée 39 emplois civils saisonniers (printemps/été) pour la surveillance du massif forestier, au sommet des tours, afin de permettre aux sapeurs-pompiers professionnels de réintégrer l’activité opérationnelle de terrain. Le budget de fonctionnement pour ces emplois saisonniers est de 500.000 € annuel.
Le 5 juillet 2004, le corps de Lionel Sanitas, guetteur saisonnier de 42ans, employé par le SDIS des Landes, est retrouvé sans vie dans les escaliers de la tour de guet de Saint Vincent de Tyrosse. L’autopsie pratiquée sur le corps de la victime conclut à une électrocution. Une enquête est confiée à la gendarmerie. La procédure judiciaire est toujours en cours, et la tour de guet de Tyrosse est toujours sous scellés.
A la suite de l’accident, plusieurs expertises sont réalisées dans le cadre de l’enquête. Pour appuyer les premières expertises, le SDIS40 demande à L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) d’expertiser les tours de guet. Cet institut a pour mission d’évaluer et de prévenir les risques accidentels ou chroniques pour l’homme. L’INERIS a déjà travaillé sur la sécurité de sites SEVESO et de centrales nucléaires. Le rapport de l’INERIS est rendu en Janvier 2005.
En parallèle, le syndicat CFDT dépose une plainte contre le SDIS pour « mise en danger d’autrui ».
Le 26 novembre 2005, la foudre s’abat sur la tour de guet de Léon, disloquant toutes les installations électriques, et causant des dégâts considérables dans la cabine de surveillance située au sommet de la tour.
Ce nouvel accident confirme que, malgré les nombreux travaux d’isolation entrepris sur les 19 tours de guet du département, le risque « zéro » n’existe pas.
Le 21 janvier 2006, Robert Cabé, le président du Conseil d’Administration du SDIS des Landes, annonce que les tours de surveillance du massif forestier landais seront « désarmées » afin de ne pas exposer les guetteurs à la foudre !
C’est la fin du système des guetteurs dans les Landes. Le SDIS dispose alors de trois mois (début de la saison feux de forêt 2006) pour trouver une autre alternative….
L’analyse stratégique doit répondre à la menace du risque feux de forêt.
Face à cette problématique, la neutralisation du système des guetteurs menace directement la stratégie de lutte donc l’efficacité des sapeurs pompiers.
L’analyse stratégique doit enfin faire face à une problématique budgétaire et à une problématique de temps liée à la proximité du début de saison (15 mars 2006).
Le 24 janvier 2006, le Colonel Bourdil, DDSIS des Landes, est convoqué à la Direction de la Sécurité Civile, en compagnie du directeur de cabinet de Mr le Préfet des Landes pour proposer un nouveau système de surveillance du massif forestier landais.
Lors de cette rencontre, le Colonel Bourdil propose deux solutions :
Le directeur de la sécurité civile donne un avis favorable à la mise en oeuvre de ces deux solutions et donne son accord de principe pour une subvention éventuelle du ministère dans le cadre de l’innovation technologique.
Le SDIS des Landes lance alors un appel d’offres pour la surveillance aérienne du massif forestier landais. Trois appareils (CESNA 337 Push-Pull) seront alors utilisés entre mars et octobre pour assurer 800 heures de surveillance. Chaque avion embarque un sapeur-pompier formé à la surveillance aérienne pour suivre des circuits pré-établis suivant les niveaux de risques et la visibilité. Le budget alloué à cette solution transitoire s’élève à 430.000 € soit quasiment le budget alloué au guet humain.
En parallèle, le SDIS des Landes crée, en interne, un groupe de travail chargé de trouver une solution technique innovante capable de remplacer l’œil humain par un œil électronique.
Le projet de la vidéosurveillance comme système de détection est lancé….
Les objectifs visés par l’élaboration du projet de vidéosurveillance doivent répondre à des problématiques à la fois opérationnelles et économiques.
Ils tendent aussi vers le maintien voire l’accentuation de l’efficacité du SDIS des Landes en terme de détection, et doivent permettre le développement d’outils nouveaux et modernes rationalisant le dispositif actuel de lutte.
D’autre part, l’urgence de la mise en œuvre est avérée.
Le projet de réalisation d’un système de vidéosurveillance a pour objet de détecter et localiser les débuts d’incendies avec des matériels installés sur les 19 tours de guet érigées au cœur du massif forestier. Les informations élaborées localement permettent de transmettre, en temps réel, au centre opérationnel du SDIS , les alertes et images nécessaires à leur validation.
Ce projet s’articule autour de 3 grands axes :
Les principaux objectifs du cahier des charges sont de disposer :
Inauguré à l’issue de la saison feux de forêt 2007, le système PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) est avant tout un programme unique en Europe.
Il est unique parce que c’est la première fois qu’un système de vidéosurveillance permet la maîtrise de toute la chaîne opérationnelle en terme de feux de forêt, de la détection à la lutte, de la naissance du feu à son extinction définitive, à l’échelle d’un département.
Il est aussi unique de par l’étendue de sa couverture territoriale, soit près de 660.000 hectares de forêt. C’est la première fois qu’un tel système de vidéo surveillance est développé à l’échelle départementale, et pas n’importe lequel, puisque les Landes se place, au premier rang national, de par sa superficie forestière !
Transmettre en temps réel en un point unique des images provenant de 54 caméras réparties sur 18 tours de guet relève de la performance technologique !
Pouvoir détecter en moins de 3 minutes tout départ d’incendie sur une superficie globale de 660.000 hectares relève de la performance opérationnelle et confirme l’exemplarité nationale du SDIS des Landes en terme de lutte contre les incendies.
PRODALIS (Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo)s’impose enfin comme le témoignage de l’engagement perpétuel des sapeurs-pompiers landais en terme de lutte contre les feux de forêt mais aussi de ses capacités d’innovation pour être dans ce domaine à la fois modernes et performants !
PRO pour Programme
D pour Détection
A pour Automatique
L pour Localisation
I pour Incendies
S pour Surveillance vidéo
Le principe de PRODALIS repose sur la comparaison et l’analyse d’images, la transmission de celles-ci en un point unique (réseau de transmissions hertzien de type WIMAX) et sur la possibilité de télécommander les caméras à distance.
Chaque tour de guet est équipée de 2 caméras de détection qui observent l’horizon sur 180° chacune, d’une caméra dite de « levée de doutes » munie d’un zoom télécommandable à distance, et de deux unités de traitement informatique.
Les images provenant des 18 tours de guet sont transmises dans une salle de commandement basée à Mont-de-Marsan et analysées par un opérateur. Une fumée qui apparaît sur l’horizon est détectée automatiquement et se matérialise par un cercle rouge sur l’écran de contrôle, associé à un appel sonore.
Lorsqu’une détection apparaît, l’opérateur zoome sur l’image et vérifie qu’il s’agit bien d’un départ de feu. Dans ce cas, il triangule avec une deuxième tour de guet et transmet les coordonnées géographiques à la salle de feux qui déclenche les secours.
PRODALIS a trois fonctions :
Coût total de PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) 951 383 € HT
Etat et Europe (via Ministère de l’Agriculture) 446 000 € HT
Ministère de l’Intérieur 100 000 € HT
Conseil Régional d’Aquitaine 65 000 € HT
Union Landaise de Défense Contre les Incendies 150 000 € HT
Total Subventions 761 000 € HT
Autofinancement du SDIS des Landes 190 383 € HT
Conseil Général des Landes 123 749 € HT
Communes landaises 66 634 € HT
En moins de deux ans, le projet PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) a été pensé, réfléchi, expérimenté, optimisé pour enfin prendre toute sa crédibilité et toute son efficacité opérationnelle à l’issue de la saison feux de forêt 2007.
Le Colonel Olivier BOURDIL est à l’origine du projet.
Dès le mois de Janvier 2006, il met en place un « Groupe Projet », piloté par le Lieutenant-colonel Jean Marc ANTONINI, chef du Groupement Opérations au SDIS des Landes. Ce groupe se réunit régulièrement pour assurer le suivi opérationnel et administratif du projet PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo). Il est composé :
En Mars 2006, une partie du « Groupe Projet » se rend dans les Bouches du Rhône (SDIS 13) pour visiter le système « Firewatch » système embryonnaire de vidéosurveillance expérimenté sur trois points hauts.
Début Mai 2006, la procédure de dialogue compétitif est lancée.
En août 2006, le choix du prestataire est validé : c’est la société PARATRONIC , spécialisée dans l’annonce des crues, qui remporte l’appel d’offres.
Durant toute la mise en oeuvre du projet, elle travaillera en collaboration très étroite avec le « Groupe Projet ». L’objectif du prestataire retenu est clair : il doit mettre en place une structure de projet permettant d’assurer l’intégralité de la mise en place de la solution.
Dans la mise en oeuvre de cette structure de projet, PARATRONIC doit respecter un calendrier précis défini dans le cahier des charges, qui définit le dialogue compétitif :
La mise en oeuvre du système commence dès la notification du marché (1ère quinzaine d’août 2006).
L’aménagement du Centre de Supervision et de Contrôle (CSC) pourra débuter à compter de novembre 2006.
Le calendrier de mise en oeuvre assorti de résultats est le suivant :
La mise en place du système doit être effectuée durant les cinq premiers mois du marché ; sur cette période ainsi que pendant le sixième mois, des tests seront réalisés par le candidat avec la collaboration étroite du SDIS (simulation de feux réels à diverses distances de 300 m à 15 km, voire à une distance supérieure si le système le permet ; le nombre de feux simulés sera fonction des disponibilités du SDIS).A la réception finale du marché, soit six mois après la date de notification de ce dernier, la totalité du système doit être opérationnel.
Un pourcentage de feux doit être détecté automatiquement dans un délai maximum de trois minutes à compter de la visibilité à l’œil nu d’une fumée; ce pourcentage devra nécessairement être supérieur à 90 % de réussite, sur la période comprise entre la date de réception du système et le 31 décembre 2007.
Un taux de fausses alertes est toléré de la façon suivante :
– Septembre 2006 : les premiers tests sont réalisés sur la tour de guet de Losse.
– Août à Novembre 2006 : des tests sur feux réels sont réalisés.
– Novembre 2006 : l’aspect technique du projet est validé, le dispositif (2 caméras de surveillance et 1 caméra de levée de doutes) est installé sur trois tours de guet.
– Janvier 2007 : le système principal de transmissions est installé.
– Février 2007 : le CSC (Centre de Supervision et de Contrôle) est installé au CODIS.
– Mars 2007 : Les 18 tours de guet du département sont équipées et les applicatifs sont installés. La totalité du système est vérifiée puis validée.
– 19 Mars 2007 : le système PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) est réceptionné par le SDIS des Landes.
– Mars à Octobre 2007 : le système PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) est expérimenté durant toute la saison feux de forêt associé à la surveillance aérienne.
– 19 octobre 2007 : Le SDIS des Landes inaugure PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) en présence de Mr le directeur de la Défense et de la Sécurité Civiles, Mr Henri Masse, Mr le Préfet des Landes, Mr Etienne Guyot et du Président du Conseil Général des Landes, Mr Henri Emmanuelli.
Durant tout le cheminement de la mise en oeuvre du projet, le SDIS des Landes et la société PARATRONIC ont du procéder par étapes, et ce dans
différents domaines :
a. L’équipement de prise de vue.
b. L’algorithme de détection.
c. Le réseau de transmissions.
d. La mise en oeuvre du Centre de Supervision et de Contrôle (CSC) et la création de l’interaction homme machine.
e. L’échange de données vers le système d’alerte START et vers le système d’information géographique.
Chaque étape a fait l’objet de tests évaluatifs afin de juger l’efficacité de chaque paramètre.
Ces campagnes de tests étalons, planifiées et réalisées tout au long du processus du développement du projet ont permis notamment d’optimiser
l’algorithme de détection au fur et à mesure des contraintes rencontrées notamment par rapport à la pollution de l’image (animaux, véhicules, fumées industrielles, poussières,…) mais aussi par rapport aux intempéries qui peuvent parasiter voire détériorer le matériel de surveillance. Il a fallu tester cinq générations d’algorithme en deux ans.
Ces nombreuses évaluations ont permis de travailler et de développer de nouveaux algorithmes, notamment en travaillant sur les détections dans le vert, mais aussi sur les détections nocturnes. Elles ont permis également de créer de nouveaux outils de télémétrie.
Les tests sur la prise de vue ont permis de développer une image à 360°.
Enfin, l’I.H.M a connu durant le processus de validation une évolution constante. Elle a d’abord été l’objet de réunions de travail pour sa mise en forme. Il a fallu ensuite former les opérateurs CSC et organiser leur travail.
· PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) entame sa 4ème saison feux de forêt au coeur du dispositif opérationnel du SDIS des Landes.
· PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) a vécu deux saisons pleines (2007 fut une saison expérimentale en complément d’une surveillance aérienne). Les saisons 2008 et 2009 ont démontré toute la stabilité du système. Celui-ci a fonctionné 24h/24 sans défaillance caractérisée, avec une maintenance réduite donc à faible coût.
· La détection est rapide, parfois supérieure à l’alerte par un appel 18 (témoin sur place au départ du feu).
· Le système montre toute son efficacité, notamment sur les détections des départs de feux liés aux impacts de foudre en zones isolées ou inhabitées (faible probabilité d’appels 18).
· PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) permet une localisation précise des départs de feux.
· Le système trouve également tout son intérêt dans la détection des incendies qui ne sont pas liés aux feux de forêt (feux de maisons, d’établissements recevant du public, etc…)
· PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) permet à l’officier CODIS un suivi du feu en temps réel. Ce suivi lui permet d’anticiper l’engagement des moyens (le CODIS n’est plus aveugle !)
· Couplage avec des capteurs météorologiques.
· Modélisation du feu au CODIS.
· Retransmission de l’image du feu au poste de commandement avancé sur le terrain afin que le Commandant des Opérations de Secours puisse suivre l’évolution du feu en temps réel.
· Validation des détections nocturnes.
· Complément par un système basé sur l’analyse physicochimique de l’environnement à l’aide de la spectrométrie.
Il est à souligner la formidable dynamique que ce projet a suscité au sein du SDIS, où tout était à inventer, à tester, à réaliser. La mise en oeuvre a été particulièrement courte pour un projet de cette envergure, et l’ensemble des résultats obtenus représente une réelle plus-value par rapport au système antérieur.
« La forêt landaise sous surveillance vidéo »
Dans les Landes, la forêt occupe près de 620.000 hectares soit les deux tiers du département. Atout économique majeur pour le département,
puisqu’elle représente une richesse cultivée, la forêt landaise est un espace environnemental et culturel précieux donc un patrimoine protégé.
Elle fait donc l’objet d’une vigilance de tous les instants, notamment en matière de lutte contre les incendies. Depuis plus de 50 ans, cette lutte est organisée. Les sapeurs-pompiers du département et les Associations Syndicales Autorisées de Défense de la Forêt Contre les Incendies (ASA DFCI) ont toujours travaillé en étroite collaboration notamment en terme de prévention. Sur le terrain, cette implication collective s’est traduite au
sol par l’aménagement de près de 22 000 km de pistes et l’implantation de 1.500 points d’eau et par la mise en place d’un réseau de 19 tours de guet de 40 mètres de haut.
Dans le département des Landes, la stratégie de lutte contre les feux de forêt repose sur un objectif, trois principes et une tactique :
· L’objectif est l’attaque des feux naissants.
· Les principes sont les suivants :
1. un maillage étroit du territoire avec l’implantation au coeur du massif de 45 centres de secours.
2. l’aménagement préventif de la forêt landaise réalisé par la DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) avec près de 21 700 kilomètres de pistes et 1 500 points d’eau (dont 600 forages) qui favorisent l’intervention des sapeurs pompiers au coeur du massif.
3. la détection précoce avec 19 tours de guet implantées judicieusement (entre 15 et 20 km de distance).
· une tactique de lutte spécifique rendue possible par l’aménagement de l’espace forestier. Elle consiste en un engagement dynamique des véhicules et des hommes au contact du feu. Pour tout départ de feu, 3 unités sont engagées. La technique d’attaque du feu consiste à ce que le porte lance attaque le feu depuis la tourelle du véhicule.
En 2006, le SDIS des Landes décide de moderniser l’utilisation de son arme essentielle en matière de détection précoce : les tours de guet.
Après le décès accidentel de l’un de ses guetteurs en 2004, le SDIS des Landes s’engage sur la voie de l’automatisation via la surveillance vidéo.
Il lance alors le système PRODALIS, « programme de détection automatique et de localisation des incendies par surveillance vidéo », un système unique en France puisque c’est la première fois qu’un tel dispositif est développé à l’échelle d’un département. Le principe de PRODALIS Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) est simple. Il repose sur la comparaison optique et l’analyse d’images restituées par 54 caméras installées sur les 18 tours de guet, la transmission de celles-ci en un point unique (situé au CODIS à Mont de Marsan) par un réseau de transmissions hertzien de type Wimax et sur la possibilité de télécommander les caméras à distance.
Développé depuis 2006 par le SDIS des Landes en partenariat avec la société PARATRONIC , ce système est opérationnel depuis deux saisons
grâce à l’implantation de trois caméras sur chaque tour de guet, deux caméras de détection qui balayent l’horizon sur 180° chacune et d’une
caméra dite « de levée de doutes » qui permet à un opérateur du CODIS de zoomer à distance pour vérifier s’il s’agit bien d’un départ de feu.
Lorsque la fumée détectée est identifiée et localisée par triangulation, l’opérateur transmet les coordonnées géographiques à la salle de feu qui déclenche les secours. PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) possède ainsi trois missions essentielles : la détection précoce des incendies, la localisation des départs de feux, et le suivi du feu à l’aide des images transmises en temps réel au Centre de Supervision et de contrôle situé au CODIS, à Mont de Marsan.
Aujourd’hui, PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) fonctionne. Même si la majorité des interventions feux de forêt font l’objet d’un appel 18, le retour d’expérience de ces deux dernières saisons permet de dire que PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) se positionne en un complément précieux de détection précoce. L’ensemble des départs de feux a été détecté avec des détections de parcelles de 500m2 en feu à 20 km de distance.
Dans toute la phase d’expérimentation et de mise en place du système, le SDIS des Landes et la société PARATRONIC ont du adapter le programme au fur à mesure des contraintes rencontrées notamment par rapport à la pollution de l’image (animaux, véhicules, fumées industrielles, poussières, etc….), et par rapport aux intempéries qui peuvent parasiter le matériel de surveillance. A l’heure actuelle et après de nombreuses améliorations apportées, le logiciel informatique de PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) permet d’optimiser les détections. Nous en sommes aujourd’hui à la 6ème génération d’algorithme depuis 2 ans et demi et nous travaillons actuellement à la mise au point de la détection nocturne.
Le montant global de l’opération est de 950 000 € dont 80% ont fait l’objet de subventions d’origines diverses (Europe via le Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’Intérieur, Conseil Régional d’Aquitaine, Union Landaise de DFCI).
Inauguré par le SDIS des Landes, à l’issue de la saison feux de forêt 2007, le système PRODALIS (Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) est avant tout un programme unique en Europe.
Il est unique parce que c’est la première fois qu’un système de vidéosurveillance permet la maîtrise de toute la chaîne opérationnelle en terme de feux de forêt, de la détection à la lutte, de la naissance du feu à son extinction définitive, à l’échelle d’un département.
Le principe de PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) repose sur la comparaison et l’analyse d’images, la transmission de celles-ci en un point unique (réseau de transmissions hertzien de type WIMAX) et sur la possibilité de télécommander les caméras à distance.
Chaque tour de guet est équipée de 2 caméras de détection qui observent l’horizon sur 180° chacune, d’une caméra dite de « levée de doutes » munie d’un zoom télécommandable à distance, et de deux unités de traitement informatique.
Les images provenant des 18 tours de guet sont transmises dans une salle de commandement basée à Mont-de-Marsan et analysées par un opérateur.
Une fumée qui apparaît sur l’horizon est détectée automatiquement et se matérialise par un cercle rouge sur l’écran de contrôle, associé à un appel sonore.
Lorsqu’une détection apparaît, l’opérateur zoome sur l’image et vérifie qu’il s’agit bien d’un départ de feu. Dans ce cas, il triangule avec une
deuxième tour de guet et transmet les coordonnées géographiques à la salle de feux qui déclenche les secours.
PRODALIS (Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo)a trois fonctions :
– la détection précoce des incendies.
– la localisation des départs de feux dans le massif.
– le suivi du feu à l’aide des images transmises au CODIS (Centre Opérationnel Départemental d’Incendies et de Secours).
Mise en oeuvre et opérationnel en moins de deux ans, le système PRODALIS(Programme de Détection Automatique et de Localisation des Incendies par Surveillance vidéo) tend encore à évoluer. Aujourd’hui, le SDIS des Landes souhaite y associer des capteurs météorologiques, développer en complément un système basé sur l’analyse physicochimique de l’environnement à l’aide de la spectrométrie et valider les détections nocturnes déjà testées.